dimanche 15 septembre 2013

Poilus, tranches de vies (2)

" Bien avant que la grande masse se meuve
Pour s'entasser au loin et soutenir l'épreuve
Le long des grandes routes, canaux et voies ferrées
Echelonnés par postes, étaient les G.V.C.
(...)"
 Pétrus Corompt, Garde des Voies de Communication en poste à Francheville, Rhône

Petrus était originaire de Vérin. Il a écrit plusieurs pages à la manière d'un poème sur sa guerre de 14. Les lecteurs pourront retrouver la suite de ce précieux témoignage dans l'ouvrage de la commune de Vérin.

Les GVC sont un peu oubliés de nos jours, il s'agissait des hommes à partir d'une quarantaine d'années.
A la mobilisation générale du 4 août 1914, malgré les années de service militaire dans l'active puis la réserve et enfin dans les régiments territoriaux, ils ont été rappelé pour assurer la protection des usines, des lieux stratégiques et des grands axes de communication où circulait le flux vital en soldats et matériels. L'armée craignait des sabotages et préférait consacrer ses troupes fraîches aux premières lignes.

Dans le lexique de 14, qui sera présenté à partir de cet automne, vous retrouverez les GVC assimilés aux soldats territoriaux sous le terme de "pépère".
Ces affectations n'étant toutefois pas sans dangers puisque de nombreux territoriaux et GVC sont reconnus "morts pour la France".

Les témoignages comme celui de Pétrus sont intéressants, ils permettent de montrer d'autres visages de la guerre et les bouleversements dans la vie quotidienne. Le conflit de 14/18 étant souvent symbolisé principalement par le poilu dans sa tranchée de Verdun.
Nous avons maintenant de nombreux documents sur vie quotidienne de Vérin à l'époque, de la réquisition du foin en passant par l'interdiction de la chasse et ses conséquences (un gibier en trop grand nombre qui ravageait les cultures), les demandes de permissions demandées aux institutions pour libérer quelques jours un soldat qui était le seul à savoir faire fonctionner la batteuse, etc.
Bien qu'éloigné du front, Vérin a énormément souffert au quotidien.

Pendant que Pétrus était envoyé en banlieue lyonnaise, des GVC d'autres villages sont venus protéger le tunnel ferroviaire de Vérin.
Une délibération du Conseil municipal a gardé la trace des problèmes posés par l'établissement d'un poste de 6 GVC (Logement et nourriture devant être assurés par la commune)

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