dimanche 15 septembre 2013

Poilus, tranches de vies (3)

Après avoir découvert le parcours d'un paisible vigneron devenu guerrier le temps d'un conflit, puis le père de famille un brin poète et contraint de "quitter foyer et travail pour la patrie", voici la jeune fille, du moins son cahier d'écolière.

Le niveau n'est pas indiqué, d'après les auteurs cités et la maîtrise de la plume, il s'agit probablement d'une classe en fin d'éducation primaire.
Nous n'avons pas encore retrouvé sa date de naissance avec exactitude.
En revanche le cahier est daté: 1914-1915
Si le ton général et les textes choisis laissent peu de doute sur le caractère patriotique de l'institutrice, aucun indice ne permet, dans ces pages, de connaître l'état d'esprit de la fillette.

en voici un court extrait:
 "(...)
Belgique
Glorieux enfants de la Belgique
Nous vous donnons un doux baiser,
Nous chantons l'ardeur héroïque
Qu'aux tyrans vous avez opposée
Un roulement d'artillerie
Marquant le pas de ces brigands
Couvre les chants la raillerie
Des demi dieux de Allemands

refrain
Pointez vos canons! Répondez aux brigands
           Marchez fièrement
           Marchez franchement
Puisque, héros! Vous êtes des géants
(...) "
La Marseillaise des alliés
Téllial, élève de l'école de St Cyr

note: chaque texte est retranscrit dans son jus, nous ne corrigeons pas les fautes, qui restent relativement rares

Dans la documentation accumulée lors de nos recherches, la littérature donnée aux enfants de l'époque est nettement plus patriotique que les textes des soldats eux-mêmes.
Les poilus racontent se battre plus par devoir que par choix. Nous ne retrouvons pas vraiment, à l'écrit, de termes péjoratifs.
"L'allemand" est même rarement cité dans les lettres et les textes. Parfois il est simplement fait question de "l'ennemi" sans l'exaltation que l'on retrouve dans le petit cahier d'école.

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